Lettre aux orthophonistes de B F-C : BILLET D’HUMEUR ! les relations Orthophonie – Éducation Nationale

Cher-e-s Collègues,

Le temps de vœux étant terminé, voici quelques informations concernant ce mois de février. Les membres de l’URPS orthophonistes de Bourgogne Franche Comté vont se réunir en Assemblée Générale le samedi 11 février 2017 à Dijon ; il s’agira de faire le bilan des actions menées depuis le début de notre mandature en février 2016. Nous choisirons aussi les orientations et les projets pour l’année à venir… Un compte rendu de cette AG sera consultable sur notre site pour les inscrits.

Je voudrais profiter de ce message pour vous raconter un épisode récent de mon exercice libéral : Mon billet d’humeur !

«  La semaine dernière, un médecin scolaire veut me parler d’un collégien pour lequel j’ai réalisé un bilan 2 mois auparavant ; il a mon compte rendu de bilan orthophonique entre les mains ; je lui explique qu’étant en consultation et n’ayant pas ce dossier sous les yeux, ce serait bien de prendre un RDV téléphonique pour échanger tranquillement ; il accepte puis se ravise et me dit qu’il va m’envoyer ses questions par mail ; pourquoi pas !!

Le lendemain, je reçois un mail qui commence par « Dans le bilan, il me manque….

Je ne détaillerai pas ce qui lui manquait car cela n’a aucune importance ; j’ai pris ma plus belle plume et voici ce que j’ai répondu :

Bonjour Monsieur X

Le contenu de votre mail me dérange car votre demande est illégitime et met en cause mon travail !

Je vous réponds toutefois par courtoisie et pour favoriser ce patient même si je pense qu’il ne manque rien à mon compte rendu de bilan pour apprécier ses difficultés et entendre le diagnostic orthophonique….

     …….Soit des scores pathologiques au niveau du temps pour chaque épreuve et insuffisants à pathologiques pour la précision de lecture avec une voie d’assemblage fragile et un stock lexical très réduit comme signifiés dans mon compte rendu.

Par ailleurs l’observation clinique permet de juger de l’efficience de la lecture en situation écologique ; cette part clinique d’appréciation qualitative du trouble lors de l’évaluation orthophonique est primordiale à mes yeux !

 

Je profite donc de cette réponse pour vous rappeler les compétences des orthophonistes et pour rappeler aussi l’utilisation des bilans que nous réalisons ; je le fais en tant que Présidente de l’URPS des Orthophonistes de BFC et responsable régionale de la Prévention de la FNO.

Les orthophonistes ont établi un partenariat de longue date avec l’Education Nationale afin de contribuer à l’accueil dans les meilleures conditions possibles des enfants présentant un handicap ou des troubles spécifiques du langage et des apprentissages. Mais en tant qu’orthophoniste, professionnel de santé, je dépends du Ministère des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des Femmes. Je ne dépends pas du Ministère de l’Education Nationale.

Ensuite, j’ai, de par la loi, le choix des outils pour l’évaluation des troubles du patient.

Je suis habilitée par la loi aussi, à poser le diagnostic de tous les troubles spécifiques de la communication, du langage oral et écrit et à proposer si nécessaire d’autres examens afin d’éliminer d’autres troubles si j’ai le moindre doute.

Dans aucun texte réglementaire concernant la profession et les compétences des orthophonistes, il n’est mentionné que le diagnostic orthophonique doit être validé par un autre professionnel de santé.

Rappel des bases de notre partenariat :

  • Le compte rendu du bilan orthophonique est en possession du médecin prescripteur de ce bilan et des patients.

On confie au médecin scolaire, après autorisation des parents de l’enfant :

  • Le diagnostic orthophonique 
  • Les éléments pertinents permettant au patient la compensation de son trouble et qui permettront à l’équipe pédagogique et au médecin de déterminer les aménagements scolaires et les aménagements d’examen à mettre en place.

Pour ma part, j’ai transmis l’intégralité du compte rendu de mon bilan (comme je le fais toujours) afin que les adaptations soient mieux cernées et aussi pour montrer que cet accompagnement orthophonique n’est pas simple même s’il paraît indispensable.

Le compte rendu de bilan est suffisamment détaillé et argumenté pour permettre de déterminer les aménagements scolaires et confirmer le caractère déviant du trouble ; cette réponse complémentaire n’était ni utile, ni justifiée ; elle restera donc exceptionnelle même si je suis disponible pour tout échange fructueux concernant mes patients.

Maintenant que ces points sont précisés, j’espère que notre partenariat pourra s’appuyer sur la reconnaissance et le respect des compétences des orthophonistes comme c’est le cas avec les médecins du secteur libéral, les médecins de la PMI et la plupart des médecins scolaires.

Cordialement

Epilogue : j’ai reçu ses excuses hier soir : « En tant que médecin, la déontologie est vraiment importante et si je vous ai choqué, je m’en excuse… »

Conclusion : ne laissons personne nous dicter notre pratique ou remettre en cause nos compétences.

 Les partenariats sont indispensables dans le respect des prérogatives et compétences de chaque professionnel.

N’hésitez pas à redonner ces règles à ceux qui voudraient ne pas les respecter.

Bien confraternellement

Pascale LIVIO. Présidente URPS orthophonistes BFC   (pascale.livio@wanadoo.fr)

 

 

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