Copil AVC

Réunion ARS du 2 mai 2016 sur le site de Besançon

Présentes : Amélie Foubert et Anne Julien

Première constatation : les deux PRS Bourgogne et Franche-Comté étaient très différents concernant la neurologie:

– En Bourgogne approche transversale des affections neurologiques organisée autour d’objectifs d’amélioration de la prise en charge avec
 Prévention (notamment pour la maladie de Parkinson)
 phase aiguë (AVC TC)
 phase post aiguë (AVC TC)
 handicap neurologique chronique.
– En Franche-Comté volet du PRS consacré à la prise en charge des patients cérébro-lésés, déclinés en plusieurs objectifs :
 organisation de la prévention des facteurs de risque
 développement de la formation de la population
 gradation de l’offre
 structuration des filières.
En ce qui concerne la Franche-Comté et le suivi des patients en orthophonie il aurait mieux valu travailler comme en Bourgogne !

Présentation du Professeur Giroud (AVC / Dijon) :
Bourgogne : région rurale, densité de professionnels de santé inférieure à la moyenne nationale avec une grande disparité au sein de la région. Dotation en neurologues fragile et hétérogène, tant hospitaliers que libéraux. Services de neurologie peu structurés (neurologie générale, surtout à l’ouest de la région).
UNV et télé-AVC à Dijon et à Châlon. La télémédecine se révèle indispensable pour les zones rurales. Peu de SSR neuro, souvent SSR polyvalents.
Pas assez de lits par rapport aux 6500 événements neurovasculaires par an.
Thrombectomies : un seul site habilité. Augmente de 20 % les chances de survie de l’AVC. Révolution thérapeutique car l’AVC n’est plus une fatalité.
9 % de mortalité au CHU de Dijon à 1 mois, contre 19 % de mortalité hors Côte-d’Or !
Le rendez-vous au sixième mois post AVC est assuré par le neurologue.
La prévention primaire fonctionne : on a allongé l’espérance de vie sans AVC. L’incidence des AVC est stable : même nombre d’AVC, mais surviennent à 78 ans au lieu de 71. Attention cependant, le nombre d’AVC chez les – de 55 ans augmente (tabagisme, alimentation, cannabis)
Thérapeutique efficace : chute de la mortalité à 1 mois de 16 % à 9 %, effacement de la surmortalité le week-end grâce à la filière AVC.
La prévention secondaire fonctionne : chute des récidives de 16 % à 12 % à 1 an (rôle du réseau et du suivi téléphonique)

Présentation du Professeur Moulin (Traumatismes crâniens) :
Franche-Comté : en organisant la filière AVC on organise les filières de toutes les pathologies neurologiques. Le nombre de traumatismes crâniens graves est constant. Pour les traumatismes crâniens graves, plus de 90 % passent par la demande d’avis neurologique par télémédecine. Le taux de thrombolyse augmente (10 % pour 3500 AVC par an en Franche-Comté) le taux de thrombectomie augmente également.

Discussion :
 Importance des urgentistes : données statistiques des urgentistes à confronter au registre
Bourgogne et aux statistiques Franche-Comté.
 Importance des radiologues qui ont organisé les accès H24 sur tout le territoire Franche-
Comté en IRM.
 importance des MPR (Médecins de rééducation) et des SSR : partenariat à mettre en place ?
Ce n’est pas toujours un problème de nombre de lits, mais davantage un problème
d’orientation.
 attention à proposer quelque chose de commun à la Bourgogne et à la Franche-Comté tout
en gardant des objectifs spécifiques à chaque département.

L’URPS Médecins Libéraux demande si nous travaillerons sur les traumatismes crâniens et les traumatismes
médullaires graves. Effectivement spécificité des traumas crâniens : réanimateur et anesthésiste
indispensables, pas de prévention primaire, pas de prévention secondaire (sauf prévention des
accidents de la voie publique ! ), population jeune, lésions diffuses au lieu de lésions précises,
problématique de la reprise du travail.
Réponse :
Objectif commun entre les deux anciennes régions : étendre à toutes les urgences neurologiques y
compris coma inexpliqué et état de mal épileptique. L’organisation en groupement hospitalier de
territoire devrait permettre une prise en charge et une évaluation des pratiques plus faciles.
Objectifs spécifiques :
en Bourgogne manque d’UNV, manque de neurologues, manque de SSR.
en Franche-Comté pas de véritable neuro réanimation, standardisation des pratiques à travailler.
Associations de patients : satisfaction sur la télémédecine, mais l’aval de l’aval (ambulatoire) reste
très en difficulté. Sauver une personne c’est très important mais quelles conditions de vie ensuite ?
Faire le focus sur l’aval des SSR : le libéral.

Les associations soulèvent aussi le problème du retour à domicile : l’aidant n’est pas toujours prêt.
Réponse :
L’aval de l’aval : pour les 15 % de cas patients âgés et polypathologiques l’aval de l’aval c’est déjà
l’aval du service de neurologie : personne ne peut les recevoir, ni les établissements ni à domicile, et
donc embouteillage des lits de neurologie pour les urgences car pas d’orientation facile pour ces
patients.

Autres sujets évoqués :
 pas de structures de répit (pour soulager les aidants)
 modifier les consultations à six mois : si le problème est le handicap est-ce que le bon
interlocuteur est le neurologue ? Et pas plutôt le MPR ?
 Conseils départementaux : droits sociaux : le parcours du combattant !
 modifier ou utiliser les SPASAD (service polyvalent d’aide et de soins à domicile) : la
distinction entre handicap et personnes âgée n’est pas forcément pertinente dans les zones
rurales.

En conclusion :
plusieurs groupes de travail vont être proposés sur les objectifs suivants :
 renforcer la prévention des AVC à chaque stade de la maladie, en agissant sur les facteurs de
risque, le diagnostic précoce et la prévention des récidives, complications et séquelles, en
développant notamment l’éducation thérapeutique
 assurer une prise en charge de qualité aux patients atteints d’AVC et de TC lors de la phase
aiguë de la maladie en structurant les filières de soins sur l’ensemble du territoire régional
 améliorer la coordination et fluidifier la prise en charge en aval de l’hospitalisation initiale, mais également lors du retour à domicile, en lien avec les intervenants des secteur sanitaires et médico-social.

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